La méthode optimaliste globale restrictive

En se basant sur le fait qu’optimiser le B.E. revient à optimiser les caractéristiques du S.G.H. qui le produit, les méthodes d’optimisation du B.E. auront donc pour but, en application du principe du « minimum de contraignance », de trouver les solutions – ensemble d’actes optimalisants – aux inconvénients du S.G.H. en vigueur. Ce qui signifie qu’elles auront à trouver comment passer d’un S.G.H. en cours décrit par ses caractéristiques à un nouveau S.G.H. décrit par de nouvelles caractéristiques offrant un meilleur B.E.
L’ensemble des méthodes impliquées dans le cadre de l’optimisation du B.E. peut être décomposé de la façon suivante :
La méthode de projet, ou méthode-projet, est celle de la recherche de la solution-projet pour un S.G.H. optimal à très long terme, solution qui sera la cible vers laquelle seront orientés progressivement le S.G.H. en cours et les suivants. Il sera fait appel à cette méthode chaque fois que la recherche d’une nouvelle solution-projet s’avérera nécessaire. La première des solutions-projet sera la réponse à notre problème d’optimisation défini par sa fonction objectif à maximiser, le B.E., et par la liste finie de ses contraintes. Cette solution-projet correspondra à un S.G.H. cible d’optimalité largement au-delà du seuil minimal de l’optimalité, donc au S.U.O. Cependant, afin d’aider à mieux concevoir cette solution, une projection sur un avenir le plus lointain possible de notre S.G.H. donnant ses éventuelles orientations sera nécessaire. De cette solution dépendra l’optimalité de notre S.G.H. durant tout le restant de la vie de l’espèce humaine car toute erreur de conception occasionnera plus tard des corrections d’orientation, des réformes, des temps de réadaptation des hommes et un manque à gagner en progrès et donc en B.E.
La méthode de planification, ou méthode-planification, cherche la meilleure politique à suivre, la solution-planification, pour la réalisation de la solution-projet, progressivement bien sûr, dans les meilleurs délais, conformément au principe de « la seconde compte » et avec une exploitation optimale des moyens, notamment dans la formation et dans l’affectation des ressources humaines. Entendons par solution-planification le choix optimal de l’ensemble des réformes successives, ou actes optimalisants, conduisant à la solution-projet ainsi que l’ordonnancement optimal de ces actes optimalisants. Cette solution-planification constitue le premier volet de la mise en œuvre de la solution-projet.
La méthode d’exploitation et de maintenance, ou méthode-exploitation-maintenance, est destinée à trouver la solution-exploitation-maintenance aux problèmes posés par l’exécution de la solution-planification de réalisation de la solution-projet. Cette solution sera chargée de contrôler en permanence l’état d’avancement de la solution-projet et l’adéquation de la solution-planification. Elle devra, de même, attirer l’attention, le cas échéant, sur la nécessité de réviser l’une et/ou l’autre des deux solutions précédentes suite, par exemple, à une évolution du S.G.H. différente de celle escomptée, à la découverte de nouvelles données ou de nouvelles méthodes ou à une nouvelle projection plus probable et plus avancée dans le futur s’appuyant sur les perspectives fournies par l’évolutivité prévisionnelle. La solution-exploitation-maintenance est le second volet de la mise en œuvre de la solution-projet.
Les méthodes-utilitaires fournissent les solutions-utilitaires pour la résolution des problèmes préliminaires, parallèles ou postérieurs à ceux que doivent résoudre les solutions précédentes. Parmi elles, citons celle qui doit réduire le nombre des contraintes.

Par ailleurs, compte tenu de l’évolution du contexte du S.G.H., suite à l’apparition de nouvelles techniques, méthodes et connaissances et compte tenu des variations que cela fait subir aux contraintes ainsi qu’à l’optimalité du S.G.H., les problèmes que toutes ces méthodes résolvent sont sitôt résolus, sitôt reposés. Ce qui fait que toutes ces méthodes seront appelées constamment à être ré-exécutées. De plus, pour répondre au principe fondamental de l’Optimalisme et au principe de « la seconde compte », elles seront très vite entièrement automatisées, réduisant l’intervention humaine au strict minimum. Et là, se posera le problème suivant : « Jusqu’à quelles limites l’Homme consentira-t-il à déléguer ses décisions et ses pouvoirs à autre que lui-même pour satisfaire l’optimalité de son S.G.H., garante de son B.E., bien-être et longévités individuels et communautaires ? » (Cf. Evolutivité prévisionnelle).

La méthode globale restrictive (publiée en 2005 dans le livre « l’Optimalisme et le S.U.O., le concept et la finalité », page 255) à été la première méthode proposée pour attaquer une classe de problèmes d’optimisation jusqu’ici délaissée par la Recherche Opérationnelle pour cause de complexité. Car, rappelons-le, ces problèmes sont caractérisés, entre autres, par :

    • une fonction objectif dépendant d’une infinité de variables toutes dépendantes du temps ;
    • un ensemble infini de contraintes dépendantes de ces mêmes variables ;
    • un ensemble de contraintes qui varie lui-même avec le temps par la modification de l’énoncé de certaines de ces contraintes, par la suppression de celles qui sont devenues insignifiantes, obsolètes ou erronées ou par l’ajout de nouvelles ;
    • l’absence d’une modélisation permettant d’exprimer la fonction objectif en fonction de ces variables.

Outre sa nouveauté, cette méthode présente un autre avantage : il s’agit d’une heuristique qui contourne cette complexité, dans le problème qui nous concerne et dans tous les autres problèmes similaires, en ne prenant en compte que les contraintes jugées prépondérantes.
Voici donc cette heuristique dont les pavés (ou blocs distincts) et leur agencement logique peuvent se passer de commentaires, les commandes utilisées étant assez parlantes pour le profane en algorithmique.

DEBUT DE L’HEURISTIQUE

1. CONCEPTION DE LA SOLUTION-PROJET

1.1. Choisir une solution initiale (le B.E. tel qu’il est produit par le S.G.H. en cours) décrite par l’ensemble CSP de ses contraintes spécifiques (c’est-à-dire ses caractéristiques) jugées prédominantes en tenant compte, éventuellement, des jugements provenant de 1.6 ou de 1.7. A titre indicatif, la liste des contraintes issues de la critique et présentée en annexe peut être ce CSP initial.
1.2. Traitement des redondances : Supprimer (éventuellement grâce à une méthode utilitaire) du CSP les contraintes inutiles ou redondantes car certaines contraintes peuvent être la répétition, le résultat ou la cause d’autres. Ce traitement rend le CSP plus clair et donc plus aisément et plus rapidement exploitable.
1.3. Traitement des incohérences : en cas de contraintes contradictoires, éliminer (éventuellement grâce à une méthode utilitaire) celles qui sont erronées.
Le CSP ainsi obtenu, le CSP initial traité, servira de base à la recherche de la solution-projet.
1.4. Traitement de synthèse : présenter le CSP de manière plus claire et plus concise en procédant, quand cela est nécessaire, à la fusion ou à l’éclatement des contraintes.
1.5. Chercher le nouvel ensemble CSP de la solution-projet décrivant un nouveau S.G.H. et offrant les conditions d’un meilleur B.E. Il s’agit de mettre à jour les contraintes de l’ensemble CSP initial traité (suppression, ajout, modification et/ou maintien de contraintes) :

      • en rendant les contraintes moins contraignantes en application du principe du « minimum de contraignance »,
      • en s’aidant de l’ensemble des principes optimalistes et de leur réseau des successions logiques,
      • en projetant dans le futur le plus lointain possible le devenir de l’Humanité (s’inspirer de l’évolutivité prévisionnelle/Fondements du S.U.O.) pour se faire une idée sur les menaces contre son B.E. et déduire les actes optimisants de parade à prendre le plus à l’avance possible,
      • en veillant à ce que la solution-projet à proposer reste optimale le plus longtemps possible, etc.

1.6. Jugement interne de la solution-projet :
Si les concepteurs directs de la solution-projet (commission optimaliste pluridisciplinaire pluri-idéologique ou équivalent dans le S.U.O. apte à juger de la qualité et de l’optimalité d’un S.G.H.) estiment que le nouvel ensemble CSP n’est pas satisfaisant ou ne couvre pas l’activité prépondérante de tout S.G.H. :

      • Faire des propositions d’amendements à la solution-projet. 
      • Aller au pas 1.1.

Sinon (le nouveau CSP est satisfaisant) continuer (Pas 1.7.)
1.7. Jugement public de la solution-projet  (référendum et/ou consultations successives) : juger (critique argumentée, sondage, vote élargi au maximum, débats, …) de la qualité du B.E. que produirait le S.G.H. hypothétique décrit par le nouveau CSP.
Si le jugement est négatif :

      • Faire des propositions d’amendements à la solution-projet.
      • Aller au pas 1.1.

Sinon, la solution-projet (le nouveau S.G.H.) est fin prête.

2. MISE EN ŒUVRE DE LA SOLUTION-PROJET :

2.1. Rechercher AMIN, l’ensemble des Actes optimisants MINimum nécessaire à la réalisation de la solution-projet. Pour ce faire, s’inspirer des méthodes proposées dans l’introduction du chapitre de la mise en œuvre du S.U.O. qui utilisent le graphe des incidences des fondements du S.U.O., celui des actes optimisants généraux ainsi que les sous-graphes des actes optimisants élémentaires.
2.2. Préparer les données nécessaires à la planification de la solution-projet :

      • Etablir le réseau ou graphe des actes optimisants élémentaires représentant la succession de ces actes, appelés tâches dans le jargon de l’ordonnancement.
      • Estimer la durée dans le temps de chacun d’eux, ainsi que les moyens qui leur sont nécessaires.

2.3. Trouver, grâce à une méthode-planification, la solution-planification des actes optimisants de l’ensemble AMIN en exploitant au mieux les ressources disponibles (méthodes, techniques, équipements, ressources humaines, etc.)
2.4. Juger de la faisabilité et de l’optimalité de la solution-planification obtenue : dans la négative soit aller à 2.3. (pour revoir la solution-planification) soit aller à 2.1. (pour un nouveau AMIN).
2.5. Trouver, grâce à une méthode-exploitation-maintenance, la solution-exploitation-maintenance convenant à la solution-planification.
2.6. Archiver le CS du S.G.H. en cours en tant qu’expérience unique d’intérêt historique et/ou scientifique.
2.7. Démarrer la mise en œuvre effective par le démarrage parallèle de :

      • la solution-planification. 
      •  la solution-exploitation-maintenance qui assure le suivi et le contrôle de la mise en œuvre effective. Cette solution doit pouvoir détecter et signaler toute défaillance éventuelle de la solution-projet en cours de réalisation. Elle doit aussi s’adapter facilement à tout changement affectant la solution-planification et/ou la solution-exploitation-maintenance suite à de nouvelles données issues d’un progrès dans les moyens, les techniques, les méthodes et/ou les connaissances.

FIN DE L’HEURISTIQUE.

Quelques remarques :

a) Une variante à cette méthode globale serait une méthode progressive qui considérerait une à une chacune des contraintes composant le CSP en enrichissant progressivement le AMIN.

b) La solution S.U.O. décrite par ses fondements dans le chapitre Fondements du S.U.O. est un exemple de solution-projet.

c) Afin de mieux servir l’optimalité du S.G.H., la méthode globale restrictive doit être un processus permanent faisant appel de moins en moins à l’intervention humaine.

d) Une autre méthode possible serait de déduire la solution-projet, son CSP et son AMIN de la projection dans le futur de l’évolution de l’Homme et de son environnement :

DEBUT
1. Projeter dans le futur le plus lointain possible l’évolution de la nature humaine et celle de la Nature.
2. En déduire la suite des menaces contre le B.E. qui pourraient jalonner notre avenir jusqu’à ce futur lointain.
3. Imaginer les solutions et les parades nécessaires pour faire face à ces menaces bien longtemps à l’avance. Exemples : instaurer le contrôle intime pour éviter la menace d’armes biologiques que pourraient fabriquer des individus dans la clandestinité. Ou bien préparer longtemps à l’avance la parade à la menace d’extinction de l’Humanité que représenterait un astéroïde tel que celui attendu en 2027. D’autres menaces peuvent être imaginées telles que celle d’un surhomme que nous aurions créé et qui se rebellerait contre nous ou celle de visiteurs extraterrestres belliqueux.
4. Arrêter les actes optimisants généraux à entreprendre et leurs priorités.
5. Détailler les actes optimisants généraux en actes optimisants planifiables.
6. Planifier la mise en œuvre des actes optimisants, corrections à apporter au S.G.H. en cours pour le faire évoluer vers le S.G.H. optimal projeté.
7. Mettre en œuvre la planification.
8. Contrôle continu de la mise en œuvre :
Si des écarts sensibles par rapport aux prévisions ou si des éléments nouveaux (imprévus, dangers imminents, nouvelles méthodes, techniques, principes ou lois) de nature à mieux optimiser le B.E. apparaissent, alors aller au pas 1., sinon aller au pas 8.
FIN.

e) On peut se demander : « Pourquoi se compliquer la vie à chercher des méthodes algorithmiques et à les utiliser pour définir les caractéristiques d’un meilleur S.G.H. quand il est possible de déduire ces caractéristiques directement et intuitivement par la simple observation de notre S.G.H. ? ». Quatre raisons importantes militent en faveur de la recherche des méthodes algorithmiques et de leurs applications :
La première raison, d’ordre technique, est qu’il n’est pas toujours facile de définir intuitivement un ensemble de caractéristiques cohérent, non redondant et optimal. En effet, comment éliminer l’abus de pouvoir, par exemple ? La solution n’est pas si évidente. L’élimination de l’abus de pouvoir n’est pas obtenue par le simple fait de la décréter, mais elle doit découler de fait d’un ensemble de caractéristiques du nouveau S.G.H. à trouver définissant le contexte dans lequel cette élimination sera automatique.
La deuxième raison est que ces méthodes suivent une démarche logique qui les rend plus aptes à être jugées et améliorées par la recherche scientifique qu’une démarche arbitraire comme la majorité des programmes politiques actuels auxquels manquent la cohérence et la rigueur, même dans la tête de leurs auteurs. De plus, on y vérifie mieux que c’est bien la satisfaction du B.E. qui est recherchée et non des objectifs partiaux.
La troisième raison est que, pour préparer nos décisions, notamment la recherche des caractéristiques d’un meilleur S.G.H., à être automatisées conformément à l’esprit de l’Optimalisme qui exige le maintien de l’optimalité du S.G.H. et pour qui la seconde compte, les méthodes destinées à cette recherche devront être présentées sous forme algorithmique. Sous cette forme, elles sont mieux exposées à la critique et facilement remplaçables dès que des méthodes meilleures sont trouvées. Sans les méthodes algorithmiques, la critique de méthodes intuitives dont les justifications n’existent, en bonne partie, que dans la tête de leurs concepteurs, serait plus difficile et peu constructive.
La dernière raison vient du découpage de cette recherche complexe en compartiments ou modules s’attaquant chacun à un domaine particulier, à savoir la solution-projet, la solution-planification et la solution-exploitation-maintenance. Ce qui permet à la recherche du meilleur S.G.H. pour l’Humanité, le S.U.O., d’orienter sélectivement ses investigations dans ces domaines précis. En d’autres termes, l’utilisation des méthodes permet à cette recherche, jusqu’à nos jours menée d’un seul bloc, de s’éclater en domaines spécialisés.

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